les superpositions

 

I.    Introduction   2

II.    Historique  2

III.    Les méthodes de superpositions  3

III.1    Principes généraux  3

III.2    Les différentes catégories de repères anatomique  4

III.2.1    Les repères anatomiques périostés  4

III.2.2    Les repères anatomiques de nature stable  5

III.2.3    Les repères implantaires  5

III.3    Méthode linéaire (classique) 5

III.3.1    Superposition d’ensemble  5

III.3.2    Superpositions locales maxillaires  6

III.3.3    Superpositions locales mandibulaires  6

III.4    Méthode vestibulaire  7

III.5    Méthode implantaire  7

III.6    Méthode structurale  7

III.6.1    Superposition d’ensemble  7

III.6.2    Superposition maxillaire  7

III.6.3    Superposition mandibulaire  8

IV.    Intérêts  8

IV.1    Recherche et superpositions  9

IV.1.1    Croissance et superposition   9

IV.1.2    Superposition des traitements  9

IV.2    Superposition et traitment  10

IV.2.1    Avant le traitement  10

IV.2.2    Pendant le traitement  10

IV.2.3    Après le traitement  10

V.    Les limites  11

V.1    Difficulté techniques  11

V.2    Difficultés de repérages  11

V.3    Difficultés d’interprétation   11

V.4    L’instabilité des repères matricielles  12

VI.    Conclusion   12

 

 


I.    Introduction

-        Le procédé des superpositions consiste à comparer deux tracés de téléradiographies d’un même sujet, effectués à un certain intervalle de temps, cette procédure étant possible grâce à la standardisation des clichés téléradiographiques ;

-        A l’origine, les superpositions ont été utilisées pour l’étude des phénomènes de croissance. Elles sont à la base de très nombreux travaux et de découvertes importantes en orthodontie ;

-        Le principe consiste à comparer et interpréter les différences entre 2 clichés téléradio selon des règles précises ;

-        Les superpositions permettent :

o      Les simulations de croissance ;

o      L’analyse des résultats d’un traitement ;

o      Le contrôle des modifications observées au cours d’un traitement ;

o      L’étude des facteurs héréditaires.

-        Rendues possibles grâce aux progrès des techniques radio : standardisation :

o      CARREA (2m, fil de plomb) ;

o      BROADBENT (céphalostat) ;

o      BROADBENT et BRODIE (1ère théorie de croissance).

-        La reproductibilité des clichés d’un même sujet à des temps différents permet d’effectuer des comparaisons entre deux stades de croissance et/ou de traitement ;

-        La standardisation est pour MULLER un caractère essentiel de la céphalométrie lui donnant un aspect dynamique. Les facteurs espace et temps sont ainsi intégrés dans l’analyse des structures squelettiques, dentaire et cutanées ;

-        Les méthodes de superpositions sont nombreuses et l’interprétation des résultats en est délicate, comme l’a démontré SVED, le choix d’un mode de superposition peut amener des conclusions très différentes.

-        Peut être :

o      longitudinale :

§       superposition de 2 lichés tête d’un même sujet à des ages différents ;

§       aspect dynamique pour l’analyse du cas -> intègre les facteurs espace et temps ;

§       intérêt : objective les modifications dues à la croissance et/ou le traitement et est à l’origine de l’établissement des prévisions de croissance.

o      transversale :

§       superposition de clichés d’individu différent du même age afin d’établir une moyenne statistique ;

§       permet la comparaison d’un patient à un tracé moyen.

II.    Historique

-        1922 : ACKINSON : comparaisons de films orientés sans céphalostat ;

-        1925 : BROADBENT : céphalostat, SIMPSON : incidence radio perpendiculaire au PSM ;

-        1936 : DE COSTER : standardisation des clichés permet d’étudier la croissance ;

-        DOWNS, TWEED, STEINER : étude morphologique de la tête (hauteur, largeur, profondeur, temps) ;

-        SASSOUNI : ajoute une 5ème dimension : le facteur génétique ;

-        1951 : RICKETTS : prévisions de croissance.

-        1953 : BJORK : implants endo-osseux ;

III.    Les méthodes de superpositions

III.1    Principes généraux

-        utilisation de clichés standard de bonne qualité :

o      condition reproductible (plan d’orientation) ;

o      absences de grandissement et déformation ;

o      netteté de l’image ;

o      bonne définition des tissus.

-        afin d’assurer une certaine fiabilité à l’analyse des superpositions, il est nécessaire de respecter quelques règles :

o      les clichés doivent être sur une même installation avec les mêmes constantes (céphalostat, fixité des distances). Bien sur, ils doivent être réalisés avec un intervalle de temps suffisant ;

o      la superposition se fait sur une ligne ou un plan choisi dans une région réputée comme stable. Pour les méthodes linéaires, les clichés vont coïncider sur un point fixe qui sera le point d’enregistrement ;

o      ces lignes ou plans doivent si possible appartenir au PSM pour éviter les problèmes de dédoublement (inconvénients pour méthode de DIBBETS) ;

o      les tracés doivent être effectués par le même opérateur ;

o      techniquement, il vaut mieux reporter la localisation des repères d’un tracé sur l’autre, une nouvelle localisation étant génératrices d’erreur ;

o      pour étudier la croissance des pièces osseuses, faire plusieurs superpositions afin d’éviter les interprétation hâtives ;

o      la superposition se fait d’autant plus près de la région à étudier que les déplacements sont faibles ou que la précision est nécessaire ;

-        il existe 2 grands types de superposition :

o      les superpositions d’ensemble qui permettent de voir les déplacements des structures liées à la croissance ou au traitement sans distinguer l’un de l’autre ;

o      les superpositions locales (maxillaire ou mandibulaire) qui mettent en évidence les modifications d’une pièce osseuse ou les mouvements dentaires. Suivant le point d’enregistrement, on pourra distinguer croissance et traitement.

-        pour une même étude, plusieurs superpositions sont nécessaires pour la mise en évidence des différents facteurs responsables des déplacements en général 3 superpositions suivantes :

o      superposition d’ensemble sur la base du crâne : renseignement sur les modifications globales de la face, ne permet pas de distinguer les effets de la croissance de ceux du traitement, ni la part revenant à une structure osseuse précise ;

o      superposition locale sur le maxillaire ;

o      superposition locale sur la mandibule : selon la méthode et le point d’enregistrement choisi on pourra additionner ou isoler les modifications du à la croissance ou à la thérapeutique.

-        choix des lignes de superposition et point enregistré :

o      point choisi dans zone de stabilité relative ;

o      facilement repérable ;

o      aussi éloignés que possible ;

o      les renseignements obtenus dépendent du choix de la ligne et du point d’enregistrement (SVED a montré le caractère différent ou même contradictoire des résultats selon la technique de superposition employée ;

o      une ligne verticale ou horizontale met en évidence des déplacements différents => oblique objective déplacements dans les deux sens ;

o      un point d’enregistrement antérieur va rejeter la croissance en arrière.

1)     technique de prise de clichés :

a.      même installation : sujet immobile dans une position reproductible céphalostat, plan d’orientation ;

b.     même mode de développement ;

c.      même opérateur pour prise cliché et tracé ;

2)     choix des lignes et des points d’enregistrement :

a.      ligne particulière de référence qui doit être :

                                                    i.     stable dans une zone reconnue pour sa stabilité relative indépendante des zones de croissance ;

                                                  ii.     précis : repères faciles à localiser, les points doivent être aussi éloignés que possible pour diminuer les risques d’erreur ;

                                                iii.     proches de la zone à étudier d’autant plus près de la zone à étudier que le déplacement est léger.

b.     base fixe : le point d’enregistrement :

                                                    i.     les renseignements obtenus dépendent du choix de ce plan et de ce point (SVED). Pour une même étude plusieurs superpositions sont nécessaires :

1.     ligne de superposition oblique met en évidence des déplacements sagittaux et verticaux ;

2.     horizontale pour le sagittal ;

3.     un point antérieur objective la croissance postérieurement et vice versa.

III.2    Les différentes catégories de repères anatomique

III.2.1    Les repères anatomiques périostés

-        ce sont des repères matriciels, de nature instable et donc susceptible d’être modifier par un processus d’apposition – résorption ;

-        ils constituent la très grande majorité des points et lignes utilisés en céphalométrie conventionnelle ;

-        certains de ces repères peuvent devenir stables après que la croissance se soit arrêtée : ex : la ligne basicrânienne de DE COSTER.

III.2.2    Les repères anatomiques de nature stable

-        pour BJORK, il est possible de définir autour des implants des aires anatomiques stables qui deviennent donc des zones anatomiques de référence pour les superpositions :

o      le contour antérieur de l’apophyse zygomatique ;

o      le contour interne de la corticale symphysaire ;

o      le canal dentaire inférieur ;

o      la limite inférieure de la crypte osseuse d’un germe de molaire ou prémolaire permanente avant le début d’édification radiculaire.

III.2.3    Les repères implantaires

-        ils sont considérés comme stable en vertu du principe de non croissance interstitielle de l’os ;

-        BJORK a ainsi choisi des zones implantaires dans lesquelles l’implant métallique ne risque pas d’^être atteint par le remodelage osseux de surface.

III.3    Méthode linéaire (classique)

-        utilise les points et lignes de la céphalométrie traditionnelle ;

-        ce sont des repères anatomiques périostés (en général) (contre exemple : pt S dans le vide) (matriciels pour MOSS et ENLOW) et donc instables car susceptibles d’être modifiés par le jeu de l’apposition – résorption ;

-        mais ce sont des méthodes simples techniquement ;

-        les lignes de superpositions sont des lignes construites, elles doivent être suffisamment longues pour minimiser les erreurs de repérage ;

-        choisir des points faciles à tracer ;

-        les images obtenues dépendront du choix de la ligne et du point d’enregistrement. Ces images sont des "artéfacts géométriques" (LEJOYEUX) ;

-        une ligne horizontale mettra en évidence des déplacements verticaux ;

-        une ligne verticale mettra en évidence des déplacements sagittaux ;

-        d’où le choix préférentiel d’une ligne oblique ;

-        le choix d’un plan oblique provoque la répartition des 2 vecteurs de croissance d’où un effet de rayonnement. Dans tous les cas une direction de croissance va se trouver privilégiée. Il faudra donc se garder de tirer des conclusions trop hâtives d’une seule superposition ;

-        de plus l’immobilisation des tracés sur un point d’enregistrement provoque l’illusion d’une fuite des autres structures par rapport à lui. Sa position dans l’espace privilégie automatiquement une direction de croissance. Une illustration de ce phénomène est donnée par le schéma de BROADBENT lié aux choix de l’enregistrement sur le point R (croissance rayonnée et // à Y).

III.3.1    Superposition d’ensemble

1)     ligne Na-Bo : BROADBENT : à partir de S, il abaisse une perpendiculaire dont le milieu est le point R, point d’enregistrement d’où effet rayonnant des déplacements et direction de croissance à peu près // à l’axe Y ;

2)     ligne Na-Ba : DOWNS (Ba enregistré) et RICKETTS (CC (axe général de croissance) ou Na (mise en évidence de la convexité) enregistré) : pour RICKETTS le point enregistré est CC. L’image est assez similaire à celle de BROADBENT ;

Ces 2 lignes sont longues, NaBa est dans le PSM. Mais la partie postérieure de la base du crâne est peu stable du fait de l’activité de la SSO. Le point Na se déplace en bas et en avant pendant la croissance (résorption – apposition) ;

3)     ligne SN : BRODIE, BJORK, TWEED, STEINER :

a.      plus courte mais située dans la partie antérieure de la base du crâne (stable à partir de 7 ans) ;

b.     toujours inconvénient du point Na ;

c.      variations morphologiques de la selle turcique ;

d.     images différentes suivant le point d’enregistrement (S ou Na) ;

e.      sur Na : étude des modifications du profil ;

f.       sur S : croissance globale de la face (type A, B, C de TWEED)

Superposition de la base du crâne => croissance au niveau de l’étage moyen sauf avant 7-8 ans ou intervient aussi la croissance de la base du crâne dans les changements observés. Pour la mandibule => on obtient la somme des modifications au niveau des 2 étages de la face sans distinguer la part de chacune.

III.3.2    Superpositions locales maxillaires

-        habituellement faite sur la ligne représentant le plancher des fosses nasales (ENA-ENP) ;

-        si on enregistre sur ENP on obtient les effets combinés de la croissance et du traitement ;

-        si on enregistre sur ENA on verra : remaniements alvéolaires, déplacements incisives et molaires maxillaires, selon le temps écoulé entre les deux clichés : effets du seulement au traitement ou au traitement et croissance combiné (une croissance propre de ENA est possible mais pas énorme en 1 an) ;

-        CPA enregistré : remaniements alvéolaires, déplacements incisives et molaires >, élimine les effets de croissance au niveau de ENA

-        quelques soient les deux : instables, matriciels, plan palatin = girouette.

III.3.3    Superpositions locales mandibulaires

-        comme pour le maxillaire, si on superpose postérieurement on obtient les effets de la croissance et du traitement, si on enregistre antérieurement on a plutôt les effets du traitement ;

-        techniques différentes selon les auteurs :

o      symphyse, point Me enregistré pour MOORE : locale : croissance verticale des PA et mouvement dentaires, loco-régionale : augmentation corpus par le déplacement relatif du bord du ramus vers l’arrière, activité du condyle dans le sens vertical. ;

o      GoGn, D enregistré pour STEINER ;

o      Xi, Pm enregistré pour RICKETTS ;

o      Plan mandibulaire, symphyse enregistré pour TWEED ;

o      DELAIRE utilise le point Cm (canal mandibulaire enregistré moins sujet aux remaniements et plus central (Cm difficulté de repérage) ;

o      Plan mandibulaire (SASSOUNI).

III.4    Méthode vestibulaire

-        méthode plus générale s’appliquant à tous les vertébrés ;

-        elle repose sur la fonction labyrinthique de l’oreille interne qui sert à orienter la tête en fonction de la verticalité du lieu ;

-        le plan vestibulaire horizontal est déterminé par l’axe des deux canaux semi-circulaires externes (PEREZ) = plan de GIRARD ;

-        l’école lilloise de craniologie de DELATTRE et FENART puis COUSIN ont mis en évidence une image de la croissance faciale très différente où les repères se déplacent selon un trajet curviligne.

III.5    Méthode implantaire

-        nécessite la mise en place préalable d’implants métalliques ;

-        repose sur le principe de non croissance interstitielle de l’os ;

-        grand intérêt pour la recherche ;

-        c’est grâce à cette méthode que BJORK a défini les rotations mandibulaires ;

-        c’est aussi BJORK puis BJORK et SKIELLER qui ont montré les avantages des superpositions implantaires pour connaître les structures stables cranio-faciales. Il existe peu de documents mais ils sont à la base des études ultérieures sur le sujet comme celles de DIBBETS (et aussi ISAACSON, LAVERGNE et GASSON).

III.6    Méthode structurale

-        utilise des contours anatomiques stables ;

-        basée sur l’idée qu’une méthode utilisant des contours anatomiques réels est plus fiable que celle utilisant des lignes ou des plans simplifiés avec des points d’enregistrement eux-mêmes susceptibles d’être modifiés par la croissance ;

-        permet comme pour la méthode linéaire des superpositions d’ensemble et locale :

III.6.1    Superposition d’ensemble

-        DE COSTER en 1932 décrit une ligne passant par les structures de la partie antérieure de la base du crâne (stable à partir de 7 ans) :

o      bord antérieur de la selle turcique, lame criblée de l’éthmoïde, corticale interne du frontal ;

-        BJORK en 1955, ajoute la face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde, les crêtes éthmoïdo-frontales, la face cérébrale de l’orbite (de lui ?) ;

-        Ces deux auteurs ont prouvé la stabilité de ces lignes (corroboré par les études de MELSEN) ;

-        Par la suite les travaux de BJORK et SKIELLER puis DIBBETS ont permis d’utiliser le principe pour les superpositions locales. Les zones stables sont considérées comme des implants.

III.6.2    Superposition maxillaire

-        au maxillaire c’est la partie antérieure de l’apophyse pyramidale qui est utilisée ;

-        on superpose en répartissant équitablement les accroissements des planchers de l’orbite et du plancher (intérêt de cette méthode démontré par NIELSEN).

III.6.3    Superposition mandibulaire

-        les zones stables sont :

o      contour interne du bord inférieur de la corticale symphysaire, partie inférieur du germe de la dent de sagesse avant édification radiculaire, canal mandibulaire (très stable pour BJORK) ;

o      partie inférieure des couronnes calcifiées des molaires ou des prémolaires mais avant le début de l'édification radiculaire ;

-        une ligne de référence peut être définie à partir de ces structures (technique de DIBBETS). On superpose sur les structures stables et la ligne de référence est reportée ;

-        Récemment LAUTROU a publié une technique complète de superpositions structurales d’ensemble et locales max et mand. Les résultats :

o      la superposition d’ensemble sur la base du crâne et en évidence le sens de la rotation maxillaire et le sens de la rotation totale mandibulaire. Elle permet d’apprécier les déplacements des structures instables : plan palatin, système alvéolo-dentaire et la rotation matricielle mandibulaire ;

o      La superposition sur la ligne de référence du maxillaire met en évidence le déplacement de la croissance primaire du maxillaire et la bascule du PP. Elle permet d’apprécier les déplacements dento-alvéolaire et le phénomène de modelage de la surface nasale du maxillaire ;

o      La superposition locale mandibulaire : révèle les phénomènes de modelage par apposition – résorption de l’enveloppe périostée. Elle permet d’apprécier la direction et la quantité de croissance du condyle ainsi que la direction et la quantité de déplacement du système dento-alvéolaire.

IV.    Intérêts

-        l’aspect dynamique apporté à la céphalométrie par les superpositions a un intérêt majeur dans deux circonstances :

o      l’analyse de nos traitements ;

o      la recherche (croissance et effets des traitements).

-        études des phénomènes de croissance :

o      superposition de clichés de sujets sans traitements pour approfondir les connaissances sur la croissance (méthode longitudinales et transversales) ;

o      étude de la direction de croissance (notion de typologie) ;

o      étude de la quantité de croissance (méthode transversale ont permis détermination du taux d’accroissement moyen des pièces squelettiques) ;

o      mise en évidence de la croissance différentielle maxillaire – mandibule ;

o      ces travaux on permis des applications cliniques :

§       élaboration des techniques de prévisions de croissance avec ou sans traitement grâce à la connaissance des taux d’accroissement déterminée par étude statistique ;

§       prudence car variabilité individuelle +++

§       détermination du moment et des moyens de traitement ;

§       aide à l’établissement du plan de traitement grâce à l’observation des rythmes de croissance et des effets de certaines thérapeutiques au niveau des structures cranio-faciales.

IV.1    Recherche et superpositions

IV.1.1    Croissance et superposition

-        la plupart de nos traitements étant réalisés sur des patients en cours de croissance, il est primordial pour prédire les modifications de structures cranio-faciales pendant l’enfance et l’adolescence ;

-        les 1ère études ont été faites à partie de superpositions d’ensemble dont les interprétations ont eu une orientation différente au fil des années ;

-        en effet, comme nous le verrons plus loin, le mode de superposition ainsi que le point d’enregistrement ont une influence importante ;

-        le schéma de BROADBENT est bien différent du résultat obtenu avec l’analyse vestibulaire. Une image rayonnée résulte du choix d’un point d’enregistrement central et n’est pas une preuve de la constance du schéma facial. Il est donc nécessaire de faire plusieurs superpositions avant de tirer des conclusions ;

-        les travaux de BJORK avec la méthode des implants ont permis d’éliminer les imprécisions dues à des choix de structures instables. Les méthodes structurales semblent à ce titre offrir la possibilité d’un système de référence efficace ;

-        ce sont les études et les connaissances sur la croissance qui ont permis à RICKETTS et à SASSOUNI de mettre en place leur technique de prévision de croissance (bien que sujette à critiques puisqu’elles mêmes basées sur des études de croissance (superposition matricielles et non anatomique structurales faussant les effets de la croissance) ;

-        Mise en évidence par BJORK et SKIELLER des protagonistes de la croissance mandibulaires : totale, matricielle et intra-matricielle.

-        SCHUDY : déplacement des points selon une courbe ;

-        TWEED : décrit 3 types de croissance ;

-        BJORK et la méthode des implants ;

-        RICKETTS : prévision de croissance ;

-        DE COSTER et sa ligne stable après 7 ans.

IV.1.2    Superposition des traitements

-        connaissant parfaitement les effets de la croissance, il est possible de reconnaître ceux qui seraient liés à notre thérapeutique ;

-        si l’action dento-alvéolaire est indéniable, peut-on influencer le schéma facial et modifier la croissance ? Les superpositions permettent dans ce domaine de nombreuses études statistiques sur les éventuels effets squelettiques, (effets des activateurs, des FEO, …) ;

-        les études cliniques et statistiques des effets thérapeutiques utilisent très largement les superpositions ;

1)     Au niveau dentaire :

a.      Contrôler les modifications de position et d’inclinaison des organes dentaires en précisant la zone de déplacement : en cours de traitement, lors de la préparation d’ancrage, après le traitement ;

b.     Evaluer les modifications apportées à l’inclinaison du PO ;

c.      Après la levée d’une supraclusion : apprécier ce qui revient à l’ingression incisive et à l’égression molaire ;

2)     Au niveau osseux :

a.      en dehors des effets de la croissance, évaluer les modifications de l’ensemble des points remarquables

3)     Au niveau du profil :

a.      ó aux tissus mou  ;

b.     à chercher J.

IV.2    Superposition et traitment

-        les superpositions peuvent intervenir avant pendant et après le traitement ;

-        la grosse difficulté est de faire la part du traitement et de la croissance.

IV.2.1    Avant le traitement

-        prédiction du type de croissance avec une prise de clichés avant tout traitement et évaluation du mode de croissance, d’une typologie faciale (TWEED et les type A, B, C) ;

-        estimation du caractère évolutif d’une dysmorphose ;

-        elles servent à définir le type de croissance, la typologie du sujet, le caractère évolutif de la dysmorphose par la réalisation d’un OVT de RICKETTS ;

-        mais on sait que la typologie n’est pas figée et qu’un cliché nous apporte des renseignements sur le mode de croissance du moment.

IV.2.2    Pendant le traitement

-        réévaluation en cours de traitement ;

-        vérification des objectifs de traitement ;

-        le traitement se déroule-t-il comme prévu ?

-        s’il existe un problème, ou se situe-t-il ?

-        permettent :

o      de suivre l’influence de la thérapeutique ;

o      d’apporter la correction nécessaire ;

o      d’évaluer le type de mouvement dentaire effectuer et à faire, zones ou les déplacements dentaires s’effectuent, les remodelages osseux sous l’action des appareillages, stabilité du PO, maintient de la DV.

IV.2.3    Après le traitement

-        les objectifs ont-ils été réalisés ?

-        comment s’est réellement déroulé le traitement ? la croissance ? ;

-        les superpositions permettent une interprétation rapide et immédiate, mieux que des comparaisons de mesures ;

-        qualité et stabilité du résultat thérapeutique ;

-        comparaison avec la VTO.

V.    Les limites

-        ce sont les limites de la céphalométrie en général auxquelles on peut ajouter celles liées au choix de la technique de superposition et surtout aux difficultés d’interprétation ;

-        difficulté de repérage de points ;

-        manque de stabilité des référentiels affectés par la croissance, la pathologie, le remodelage ;

-        renseignements obtenus dépendant directement du choix du pt enregistré et de la ligne de superposition ;

-        Implants de BJORK impossible en pratique courante ;

-        L’horizontale physiologique est séduisante mais longue et coûteuse (valable surtout pour la recherche) ;

-        COUSIN différencie la notion de développement et d’accroissement, il faut tenir compte non seulement du changement de dimension des structures mais également de leur changement de forme et de position : "les superpositions sont une grande leçon de modestie".

V.1    Difficulté techniques

-        les superpositions ne peuvent avoir de valeur qu’avec des clichés de qualité parfaitement standardisés ;

-        ils doivent être réalisés avec rigueur sur la même installation ;

-        mais on sait qu’il peut arriver qu’un mouvement de roulis ou de tangage provoque un dédoublement des structures qui compromettra nos résultats ;

-        il est aussi difficile d’immobiliser un enfant dans une posture identique à chaque prise de clichés.

V.2    Difficultés de repérages

-        choisir le meilleur cliché pour repérer les structures, mais même sur un bon cliché certaines structures restent difficiles à repérer. Par ex, les molaires droites et gauches sont difficiles à distinguer, si on se trompe de dent entre les 2 clichés l’erreur est inévitable et les conclusions sur les effets du tt sont fausses ;

-        les tracés doivent être effectués par le même opérateur ;

-        ils doivent être fait le même jour (ne pas reprendre un tracé vieux d’un an !) ;

-        vérifier que les structures ont la même allure d’un tracé à l’autre (comparer la forme du plancher des FN : ENA ne peut avoir avancé de 6 mm en 1 an par ex) ;

-        malgré toutes ces précautions, l’erreur humaine peut être importante. On peut choisir des structures stables, si elles sont difficiles à repérer, le résultat n’est pas fiable. A ce titre, BAUMRIND a trouvé moins d’erreur de lecture avec les lignes de la base du crâne qu’avec ???????. PANCHERZ et HANSEN disent l’inverse.

V.3    Difficultés d’interprétation

-        il est très important de bien connaître les défauts de la technique de superposition utilisée afin de moduler les conclusions ;

-        nous avons déjà évoqué plus haut l’évolution des interprétations sur les théories de la croissance faciale.

V.4    L’instabilité des repères matricielles

-        pour ROWE et CARBON (???°), la rotation intra-matricielle est différente……….car elle est une composante révélatrice de la résistance de l’hôte aux variations.

VI.    Conclusion

-        les superpositions sont donc une méthode d’analyse dynamique complément indispensable des méthodes statiques. Elles sont d’un intérêt majeur pour la recherche sur la croissance de structures cranio-faciales ;

-        en outre elles constituent un moyen de contrôle du déroulement et des résultats d’un tt même si on ne peut clairement distinguer croissance et traitement ;

-        il convient néanmoins d’être prudent sur nos interprétations qui sont souvent liées aux référence choisies. Les méthodes structurales mises actuellement à l’honneur semblent éliminer certaines imperfections des méthodes classiques mais ne suppriment pas toutes les difficulté en rapport avec la céphalométrie en général ;

-        superposition donnent à la céphalométrie un aspect dynamique en intégrant les facteur espace et temps ;

-        fait avancer la recherche sur phénomènes de croissance ;

-        aident au diagnostic de certaines dysmorphoses évolutives ;

-        permettent de connaître les effets de certaines thérapeutiques et aident au plan de traitement ;

-        permet le contrôle de l’action thérapeutique pendant après le traitement ;

-        mais nécessaire de bien connaître leurs limites ;

-        faire plusieurs superpositions et toujours relier les résultats observés au type de superposition choisi.