les parafonctions
II. Le
développement des comportements oro-faciaux dans l'immaturité affective
II.1 Les
troubles caractériels
II.5.2.1 Les facteurs psychiques
II.5.2.3 Les facteurs généraux
II.5.2.4 La sensibilisation allergique
II.5.2.5 Prédispositions héréditaires
III. Conséquences
et traitements des parafonctions
III.1.1.1 Les dysmorphoses
alvéolaires
III.1.1.2 La déglutition atypique
III.1.1.3 Troubles des gnosies linguales
III.1.1.4 Intégration sociale
difficile
III.1.2.1 Le sparadrap rugueux
III.1.2.2 Application d'un vernis
amer
III.1.2.3 La plaque de substitution
III.2.1 Aspects
cliniques et conséquences du bruxisme
III.2.1.1 Les signes subjectifs
III.2.1.2 Les signes objectifs
- Fonction : Activité particulière qu'exerce chaque appareil du corps étant donnée son anatomie, dans un but d'adaptation à son milieu et de survie ;
- Dysfonction : Elle résulte d'une déviation de la fonction normale ;
- Parafonction : le préfixe « para » désigne des activités à côté de la fonction, des activités ou des habitudes qui ne correspondent pas à un but précis et qui ne sont pas liées à des actes nécessaires à la survie ;
- Ce sont des activités qui s'exercent en plus de la fonction ;
- Elles se caractérisent par la déviation des praxies normales ou bien encore par leur exagération ou leur distorsion ;
- Elles ont une influence modelante néfaste sur les structures de la sphère oro-faciale dont elles perturbent l'équilibre.
- Il est soumis aux contraintes de l'élaboration des structures anatomiques indispensables et en particulier à la maturation du système nerveux, qui ouvre et limite l'éventail de ses possibilités ;
- Le développement affectif est un processus dynamique marqué par la multiplication et la diversification des intérêts, la maîtrise croissante de l'émotivité, l'approfondissement des sentiments, le développement de la sexualité et l'accession aux valeurs morales et spirituelles. Il aboutit au terme d'un long processus d'individualisation à l'autonomie finale de l'adolescent ;
-
La vie relationnelle joue un rôle majeur, avec comme
élément prépondérant dans le lien affectif, le partenaire de la relation,
source de stimulations et d'échange, modèle d'imitation et d'identification.
D'abord limité à la mère avec laquelle il existe une véritable symbiose, elle
s'étend au reste de la famille (père et fratrie), puis à la société, par
l'intermédiaire de la scolarisation.
- Le développement affectif normal comporte une succession de situations conflictuelles au cours desquelles s'opposent le principe de la réalité et celui du plaisir ;
- L'enfant doit être capable de surmonter chacune d'elles, pour affronter les nouvelles exigences éducatives, sinon il reste "fixé" à un stade antérieur ;
- Les conditions de l'environnement et en particulier la relation parents – enfant, avec tout ce qu'elle comporte de discours conscient et de désirs inconscients de la part des parents, jouent un rôle fondamental ;
- Deux attitudes sont particulièrement génératrices de troubles caractériels :
o "le rejet" entraînant la frustration affective ;
o "la surprotection" ;
o toutes
deux favorisant l'immaturation affective.
- La frustration apparaît dans des conditions multiples :
o enfant non désiré ;
o mésentente et hostilité conjugale interdisant à l'enfant d'aimer ses deux parents à la fois et le conduisant à les aimer l'un contre l'autre ;
o naissance trop valorisée d'un cadet.
- Elles provoquent des réactions diverses que traduisent deux attitudes possibles de l'enfant face à la situation :
o L'opposition qui fait apparaître l'agressivité ou la régression ;
o La
résignation avec le développement des sentiments d'infériorité ou de
culpabilité.
- Dans tous les cas, il existe une anxiété profonde, un sentiment d'insécurité, une irritabilité et une instabilité émotionnelle qui sont la marque de l'immaturation ;
- La surprotection empêche l'accession à l'autonomie. Elle entrave le besoin d'activité et le désir de progresser. Elle autorise une satisfaction excessive du plaisir qui entraîne pour le sujet une difficulté à abandonner le stade de l'infantilisme ;
-
Le développement d'une personnalité "orale"
peut se produire parce que l'enfant a été trop frustré à ce stade et
qu'il ne peut le dépasser (fixation), ou parce qu'au contraire, il a été trop gratifié
par rapport à ce qui lui est demandé ultérieurement, ce qui l'incite à
retrouver cette situation ancienne plus confortable (régression).
-
Description :
o pulpe du doigt souvent dirigé vers le haut, index sur le nez ou lèvre supérieure ;
o il existe nombreuses variantes :
§ succion unilatérale ou médiane ;
§ succion avec traction ;
§ succion plusieurs doigts ;
o important de connaître la technique ;
o important de connaître la durée de succion, intensité, la fréquence ;
o généralement ó a des mouvements bien précis : endormissement, sommeil, avant repas, ennuis, attente, concentration, fatigue, anxiété ;
o souvent s’accompagne d’autres habitudes ;
-
Fréquence :
o selon les auteurs 17% pour CADENAT, 25% pour COUTAND, 50% pour GRANDET ;
o courante chez le nouveau né ;
o normale jusqu’à 5 ans ;
o au-delà : pathologique ;
o peut durer jusque 13-15 ans parfois + ;
o CAUHEPE : pratiquement inexistante dans certaines population primitive ;
- On voit alors se maintenir ou réapparaître les types de satisfactions libidinales caractéristiques du "stade oral", fondées essentiellement sur la succion et en particulier celle du pouce ;
- Sa persistance après l'âge de 4-5 ans est considérée comme anormale ;
- Selon DUGAS, "une autre anomalie s'associe parfois à la succion du pouce : l'enfant balance son corps, tiraille ou tourne une mèche de cheveux, caresse son nez, se tire le lobule de l'oreille ou tient dans la main un mouchoir ou un morceau de chiffon. Chez certains la succion du pouce alterne avec celle d'un objet élu" ;
- Elle favorise la déformation des procès alvéolaires antérieurs, qui provoque l'apparition d'un surplomb incisif associé à une infraclusion antérieure ;
- Très vite, la lèvre inférieure peut s'interposer entre les incisives maxillaires et mandibulaires et sa succion prolonge celle du pouce ;
- Pour GUDIN, c'est une mimique caractéristique de l'enfant émotif en proie à une inquiétude ou à une contrariété ;
- Pendant les premières années de la vie, apparaissent certaines activités motrices primitives non pathologiques décrites sous le nom de "décharges motrices" qui correspondent à certains modes normaux de développement ;
-
Deux de ces décharges motrices sont particulièrement
intéressantes à étudier puisqu'elles sont fréquemment associées à la succion du
pouce et aux troubles de position de la langue : ce sont la trichotillomanie et
l'onychophagie.
- Où manie de se tortiller les cheveux ;
-
Associée à 60% des cas de succion du pouce ou de la
langue, elle est une décharge motrice signant un comportement à la fois auto-
et hétéro-agressif.
- C'est l'action de se ronger les ongles ;
- Cette attaque des ongles par les dents représente la toute première conduite auto mutilatrice organisée de l'enfance ;
- Il s'agit d'un tic très fréquent (10 à 30%) de la population qui se rencontrerait surtout chez les sujets vifs, hyperactifs, introvertis et vivant dans un état tensionnel ;
-
Cette parafonction semble difficilement avoir des
conséquences sur la croissance. En fait, elle aurait surtout des répercussions
au niveau dentaire, pouvant entraîner des résorptions radiculaires par
contraintes répétées.
- Selon le Dictionnaire français de médecine et de biologie : "Le bruxisme est une friction intense et prolongée entre les dents antagonistes provoquant leur usure ou leur ébranlement. Ce phénomène pathologique peut se produire, soit pendant le sommeil, soit à l'état de veille à l'occasion d'efforts de concentration psychique ou d'efforts musculaires. Son développement est favorisé par les troubles de l'occlusion dentaire. Le bruxisme joue un rôle important dans l'étiologie des parodontolyses." ;
-
Selon ROUCOULES (1977), "le bruxisme est une anomalie para-fonctionnelle
buccodentaire provoquant des mouvements de grincement diurnes ou nocturnes,
sans rapport avec les mouvements de la mastication".
1) Point de vue psychosomatique :
a. Les périodes dites de stress, de plus en plus nombreuses dans la vie moderne actuelle sont souvent citées comme facteurs responsables du bruxisme nocturne ;
b. KIVERSKARI constate que le bruxisme et les troubles de
l'ATM sont des maladies fréquentes depuis la révolution industrielle et qu'il y
a pour lui une relation de cause à effet ;
c. APIOU pense que l'on peut associer le bruxisme à la vie moderne et le définir comme étant une maladie de civilisation ;
d. Le bruxisme nocturne est considéré par les psychologues comme une habitude nerveuse due à une réponse non adaptative, à des problèmes personnels insolubles ou à une impossibilité d'exprimer des sentiments d'anxiété, de haine ou d'agressivité.
2)
Point de vue psychanalytique :
a. L'incapacité de s'adapter aux frustrations, de libérer leurs tensions émotionnelles, semble être une des composantes majeures du bruxisme ;
b. Une
étude de THALLER a
montré que le bruxiste est plus anxieux que le non bruxiste : "il tend à fixer
son hostilité contre lui-même pour éliminer la frustration dont il est l'objet, alors que le non bruxiste,
par une action contre un objet ou une autre personne, libère sa frustration" ;
c. Le bruxiste se délivre de son angoisse et décharge sa tension psychique sur lui-même ;
d. L'anxiété
se rencontre dès le plus jeune âge et NADLER pense que le bruxisme peut être précoce : "si on empêche un enfant d'affirmer
sa volonté ou de libérer ses tendances agressives, il se met souvent à grincer des dents" ;
e. GOLDMAN, explique que : "dès la première étape du développement de la personnalité, l'enfant, en fonction de l'amour et de l'approbation qu'il trouve dans son entourage, associe la cavité orale soit au plaisir, soit à l'anxiété et à la frustration".
1)
Les facteurs occlusaux :
a. SCHARER explique que : "les interférences occlusales peuvent accélérer le bruxisme lorsqu'elles sont combinées à une tension nerveuse" ;
b. Plusieurs auteurs affirment également que le bruxisme repose sur un double fond étiologique de tension psychique et d'interférences occlusales ;
c. En revanche, d'autres auteurs n'établissent pas de relation entre interférences occlusales ou prématurités et bruxisme nocturne ;
d. Par
conséquent, alors que l'engrainement des dents est important dans la
distribution des forces du bruxisme nocturne, on ne peut pas conclure que les
facteurs occlusaux en soient une cause directe. Par contre, combinés aux
tensions nerveuses, ils peuvent accélérer et aggraver le bruxisme nocturne.
2) Les facteurs buccaux :
a. RAMFJORG, évoque comme étiologies :
i. les capuchons muqueux des dents de sagesse ;
ii. l'hypertrophie gingivale ou tout autre genre de maladies parodontales ;
iii. l'irrégularité de la surface des lèvres, des joues, de la langue ;
iv. la
douleur et la gêne au niveau de l'ATM, et des muscles masticateurs.
3)
Position de repos mandibulaire au cours du sommeil :
a. Pour
LEOF et GENON, une position de
repos perturbée en certaines circonstances, comme le sommeil, pourrait être à
l'origine d'un bruxisme.
- MARIE et PTIETKIEVICZ ont découvert très tôt que le bruxisme avait un lien avec des perturbations du centre nerveux ;
- LINGUIST observe une augmentation du bruxisme nocturne chez les enfants souffrant de lésions cérébrales et ceux retardés mentalement ;
-
NADLER
ajoute d'autres affections neuro-pathologiques où le bruxisme fait partie du
tableau clinique : l'épilepsie, la maladie de PARKINSON.
-
Selon MARKS, la sensibilisation allergique peut être responsable du
bruxisme nocturne : "la répétition
du bruxisme nocturne peut être provoquée de manière réflexe par une
augmentation des variations de pression dans les cavités du tympan à partir
d'un œdème allergique intermittent de la muqueuse de la trompe d'Eustache".
Un enfant allergique, lors du sommeil, va respirer par la bouche ce qui
provoque une sécheresse de la cavité orale et donc une réduction du besoin à
avaler. Or, c'est peut-être la seule fonction (déglutition), encore présente
pendant le sommeil, qui peut équilibrer la pression atmosphérique dans les
cavités du tympan. Cet auteur a constaté que le bruxisme diminue ou même cesse
lorsqu'un traitement adéquat de ces phénomènes allergiques est mis en place.
- REDING constate une association statistiquement significative entre le bruxisme chez les sujets qu'il observe et le bruxisme ou un antécédent de bruxisme chez les consanguins. Il donne 3 explications possibles :
o Héritage de conditions prédisposant le bruxisme ;
o Même milieu émotionnel partagé par les différents membres de la famille ;
o Association qui indique seulement une conscience accrue de l'existence du bruxisme, (c'est à dire de l'intérêt porté à ce syndrome) ;
- Il semble qu'il existe une prédisposition héréditaire pour certaines formes de bruxisme nocturne ;
- ABE et SHIMAKAWA montrent que les enfants de parents bruxistes présentent un bruxisme plus fréquent que les enfants de parents qui ne sont ou n'ont jamais été bruxistes. Ils concluent que le symptôme est fortement influencé par des facteurs génétiques plus que par l'environnement commun à la famille ;
-
Mais pour ces auteurs, la question reste de savoir si
la part qui est véritablement héritée concerne le SNC ou un facteur local.
- Tous les suceurs de pouce ou de doigts ne développent pas de malocclusion ;
-
Tout dépend de la durée, de la fréquence et de l'intensité de la
succion ;
-
BASSIGNY
: si l'habitude déformante disparaît avant 6 ans, 60% des cas montrent une
correction spontanée des anomalies provoquées par le pouce.
1) Dans
le sens antéro-postérieur :
a. dans près de 90% des cas, le sens sagittal reste le plus perturbé ;
b. le doigt, interposé entre les arcades, fait levier, la force induite par ce levier est décomposée en forces horizontale et verticale ;
c. la force verticale gène la croissance verticale du maxillaire et des procès alvéolaires entraînant des béances antérieures, symétriques ou non ;
d. La composante horizontale affecte la croissance horizontale du maxillaire et l'orientation des incisives supérieures entraînant une proalvéolie supérieure ;
e. l'occlusion labiale est souvent imparfaite ;
f. LARSSON : dans certains
cas de proalvéolie incisive et de lèvres très toniques, la proalvéolie peut
évoluer en rétroalvéolie et donner une tendance à la cl II 2.
2) Dans le sens transversal :
a. pour certains auteurs, associée ou non à une déglutition atypique, la succion peut être l'étiologie principale d'une endoalvéolie maxillaire entraînant une endocclusion unilatérale par latérodéviation mandibulaire ;
b. si la latérodéviation persiste, la succion peut être à l'origine d'une latérognathie acquise vraie ;
c. les problèmes du sens transversal dus à la succion du pouce sont cependant moins fréquents ;
d. d'après
BASSIGNY, la
succion du pouce n'a pas ou peu d'effet sur les relations d'arcades des secteurs
latéraux, sauf succion de fréquence très anormale.
- Remarque : La tétée de la langue est également une parafonction pouvant se rencontrer. Les conséquences dento-alvéolaires sont identiques ;
- Les déformations morphologiques observables chez les suceurs de doigts sont le résultat de l'intervention de différents facteurs :
o le type de succion ;
o les déformations causées par la succion seule vont dépendre de la durée de sa pratique quotidienne, de la force appliquée ainsi que du doigt ou de l'objet utilisé ;
o ainsi, on peut observer lors de la succion du pouce en position médiane, une infraclusion incisive symétrique alors qu'elle devient asymétrique si la position du pouce est paramédiane ;
o si le pouce, placé en bouche, est en position proche de la verticale, il y a des chances pour que l'on observe une proalvéolie supérieure associée à une rétroalvéolie inférieure ;
o de plus, si la pression du pouce sur la voûte palatine est importante, elle provoque une élévation du plancher nasal qui a pour conséquence une diminution de la ventilation nasale compensée alors par une respiration buccale ;
o la tonicité labiale : elle joue un rôle essentiel dans l'équilibre neuro-musculaire. Elle peut compenser en partie, voir totalement, les pressions exercées par la succion ;
o la
posture linguale : l'examen attentif des enfants suceurs révèle que la langue
au repos exerce une pression légère mais constante sur les faces palatines des
incisives maxillaires et s'interpose dans de nombreux cas entre les arcades
dentaires dans le secteur incisif, mais cette interposition peut être aussi
latérale ou postérieure. Cette protrusion linguale étant active de nombreuses heures
dans la journée, elle est responsable en grande partie des proalvéolies et
infraalvéolies. Elle s'oppose à l'action centripète des muscles buccinateurs et
de l'orbiculaire des lèvres.
-
La déglutition dysfonctionnelle est toujours présente
chez les suceurs ayant une déformation des procès alvéolaires.
- DAHAN a cherché à mettre en évidence, par une série de tests, un déficit de la perception linguale chez les enfants suceurs par rapport aux non suceurs ;
- Il apparaît qu'il existe une différence significative dans le déficit gnosique entre le suceur et le non suceur au désavantage du suceur : celui-ci se trompe plus souvent et consacre plus de temps à la reconnaissance des objets ;
- Il y a donc chez l'enfant suceur une diminution de la perception linguale qui serait liée, d'après l'auteur, à une diminution de la vigilance corticale et à une prise de conscience moindre de l'acte buccal ;
- La capacité gnosique de la langue a un rôle capital dans l'apprentissage du langage parlé. Au même titre que l'intégration auditive est indispensable à la compréhension du langage, la perception linguale est indispensable à l'enfant pour comparer l'ordre qu'il donne avec le mouvement exécuté. Un déficit gnosique de la langue peut engendrer un défaut d'articulation du langage ;
- La succion favorisant ce déficit peut être la cause d'un trouble du langage ;
-
Il est donc important de tester les gnosies linguales
d'un enfant suceur et d'entreprendre leur rééducation en cas de déficit grave.
- L'enfant qui suce son pouce s'isole du monde qui l'entoure et peut ne pas être accepté à l'école par ses camarades, ceci augmentant son isolement ;
-
Ainsi, s'ajoutent de nouveaux problèmes au
développement social et émotionnel de l'enfant suceur.
- Il est préférable d'attendre 6 ou 7 ans pour intervenir dans ces problèmes de succion ;
- L'enfant est alors en âge de comprendre les choses qu'on lui explique et, en général, le praticien s'appuie sur cela pour intervenir sur la succion ;
- Il faut également être certain que l'enfant a envie d'arrêter la succion car il est évident que la réussite de cette entreprise n'est possible que si l'enfant est motivé ;
- Enfin, il faut s'assurer que l'arrêt de la succion ne créera pas de déséquilibre chez l'enfant, c'est-à-dire qu'il ne provoquera pas un phénomène de décompensation se traduisant par un état dépressif ;
- Dès lors que nous savons que l'interception de la succion ne créera pas de déséquilibre chez l'enfant, nous allons pouvoir l'aider à combattre ce tic. Pour cela, il faut dans un premier temps lui montrer les inconvénients de cette pratique :
o d'abord lui faire constater que son sourire serait plus beau si "ses dents n'étaient pas en avant" ;
o ensuite lui évoquer les risques de fractures des incisives lorsqu'elles sont placées ainsi ;
o enfin, on peut lui suggérer que parce qu'il est grand, il serait bien qu'il arrête cette "habitude de bébé".
- Après l'avoir sensibilisé et lui avoir annoncé que, dès l'arrêt de cette pratique il pourra observer des améliorations rapidement, on peut lui proposer un moyen pour l'aider ;
-
Insistons sur le fait que ce moyen doit être considéré
comme une aide et non comme une contrainte par l'enfant, et celui-ci doit la
solliciter.
- Il suffit d'en garnir le ou les doigts que l'enfant suce habituellement ; ainsi, à chaque fois que l'enfant le portera à la bouche, ce contact désagréable lui rappellera qu'il a décidé de ne plus sucer son pouce, donc il le retirera spontanément ;
-
La démarche est intéressante car on traite l'enfant
comme un adulte en lui laissant le choix, c'est lui qui applique le sparadrap
sur son doigt, de plus, il peut l'enlever si celui-ci devient trop gênant ou
s'il l'empêche de dormir.
- Cette méthode réclame bien sûr la motivation de l'enfant mais aussi la participation des parents ;
- Les résultats de l'expérience montrent qu'après 10 à 20 jours de traitement la succion n'est plus observée ;
-
Cette méthode peut être intéressante pour les enfants à
tendance passive, pour lesquels la coopération parentale peut être une aide
supplémentaire.
- C'est une plaque palatine simple munie de deux crochets de rétention, ayant pour caractéristique un large dégagement du secteur antérieur, laissant à découvert les papilles rétro-incisives ;
- Son nom est issu de sa fonction car elle va progressivement se substituer à la succion du pouce. En effet, bien que celle-ci n'empêche pas sa succion grâce à son dégagement antérieur, progressivement et à son insu, l'enfant sucera la plaque ;
-
Cette plaque présente un second intérêt : sa découpe
favorise un repositionnement de la pointe de la langue ainsi elle induit une
certaine correction de la posture linguale.
- Il existe des appareils coercitifs tel qu'une grille rétro-incisive empêchant l'introduction du pouce, ou la mise en place d'éperons rétro-incisifs piquant le pouce lors de son introduction ;
-
Ils sont à proscrire, sauf avec prudence dans quelques
cas rares où l'enfant demande un moyen très dissuasif, quand les méthodes
classiques ont échoué.
- Les signes et symptômes du bruxisme vont dépendre de la fréquence et de l'intensité du bruxisme, ainsi que de la résistance des structures de l'appareil masticateur ;
-
Dans la plupart des cas, les signes subjectifs et objectifs
du bruxisme qui permettent de le diagnostiquer ne sont pas évidents. Toutefois,
certains laissent supposer sa présence, sans être pathognomoniques, ni posséder
de valeur diagnostique réelle.
-
L'interrogatoire du patient peut nous apporter un
certain nombre de renseignements : les grincements de dents pendant le sommeil
peuvent provoquer des bruits audibles pour l'entourage, douleurs dentaires à la
pression le matin, sensation de fatigue musculaire au réveil, céphalées.
- Le trauma occlusal : le bruxisme diurne serait moins traumatisant car dans l'état éveillé les inhibitions corticales empêcheraient le sujet de mettre en œuvre la force complète de ses muscles ;
- Par ailleurs, le bruxisme nocturne est caractérisé par un contact puissant sur les surfaces dentaires puisque les bruxistes nocturnes n'ont aucune conscience subjective de leurs grincements dentaires ;
- Le parodonte : le bruxisme serait capable de créer un élargissement de l'espace desmodontal. Histologiquement, les dommages du desmodonte peuvent se manifester par des nécroses du tissu et cliniquement par une augmentation de la mobilité dentaire ;
- Les structures dentaires : les surfaces d'abrasion occlusales non fonctionnelles peuvent constituer des signes du bruxisme puisque la mastication ou la déglutition physiologique ne provoque pas une usure anormale des faces dentaires. Des surfaces occlusales lisses et luisantes sont souvent indicatives d'un bruxisme actif ;
- La musculature : Il est possible de constater une hypertrophie des muscles masséter ainsi qu'une sensibilité à la palpation des muscles manducateurs ;
-
Les ATM : le bruxisme est considéré comme une
des causes les plus importantes de dysfonction temporo-mandibulaire. Des bruits
articulaires, la diminution des mouvements mandibulaires et la déviation de la
mandibule lors de l'ouverture sont fréquemment observés.
- Chez l'enfant :
o la
règle générale est l'abstention mais on peut avoir recours à une légère
équilibration si l'enfant est gêné ;
- Chez l'adulte :
o on
a recours à la psychothérapie, l'occlusothérapie (équilibration, gouttière
occlusale, plan de morsure...).
- C'est une parafonction difficile à stopper car elle traduit un état de stress, une certaine anxiété ;
-
On peut proposer : le vernis amer ou éventuellement la
pose de faux ongles très efficace chez les jeunes filles.
- La mise en place des comportements oro-faciaux s'effectue de manière complexe au cours de la croissance de l'enfant ;
- Elle est réglée par les phénomènes subtils de la double maturation biologique et psychique. Cette dernière détermine finalement la personnalité de l'individu dont le comportement neuromusculaire apparaît comme le reflet d'autant plus profond qu'il échappe en partie au domaine de la conscience ;
- De plus, nous avons vu qu'il n'est pas rare de rencontrer chez le même patient plusieurs parafonctions associées ;
- Cependant, elles n'ont pas toujours de conséquences dento-alvéolaires et/ou squelettique ;
- C'est à l'orthodontiste de juger de leur potentiel d'action, de leur nocivité et de décider de les intercepter et de les rééduquer ;
- Dans ce contexte, l'examen fonctionnel et le dépistage éventuel des praxies déviées sont essentiels ;
-
Si elles sont ignorées, la récidive sera la rançon de
cette omission.