Morphogenèse des arcades dentAIres
IV.1 Phase
de constitution de la denture temporaire
IV.2 Phase
de denture temporaire stable
IV.3 Phase
de constitution de la denture mixte
IV.4 Phase
de denture mixte stable
IV.5 Phase
de constitution de la denture adolescente
IV.6 Phase
de denture adolescente stable
IV.7 Phase
de constitution de la denture adulte jeune
IV.8 Phase
de denture adulte jeune stable
IV.9 Phase
de constitution de la denture adulte complète
V. Facteurs
influençant la morphogenèse des arcades dentaires
V.1 L'environnement
squelettique
V.2 L’environnement
musculaire
V.3 Fonctions,
dysfonctions et parafonctions
V.4 Les
compensations alvéolaires
- Succession de phénomènes dynamiques et statiques correspondant à l'établissement de la denture lactéale, mixte et adulte ;
- Elle débute de la formation de la lame dentaire et dure toute la vie ;
- L’homme est partiellement diphyodonte car 2 séries de dents apparaissent successivement mais seulement 20 sont remplacées ;
-
Le nombre et la nature des dents présentes sont
différents suivant les stades de la morphogenèse. Au cours de celles-ci, si on
observe un phénomène d’augmentation du nombre de dents, à la fin, aucun élément
d'origine n’est présent et quand toutes les dents sont en place, il n'y a plus
d'acquisition.
1) Préventif et interceptif ;
2) Etiologique ;
3) Diagnostique ;
4) Thérapeutique (moment optimal)
5) Pronostic et stabilité de traitement.
- La cavité buccale est individualisée entre la 4ème et 5ème semaine IU et est tapissée par un épithélium de recouvrement qui surmonte le mésenchyme ;
- A la 6ème semaine, l’épiblaste stomodéal s’épaissit dans la partie latéro-externe et s’invagine dans le mésenchyme suivant une ligne de fer à cheval ouvert en arrière préfigurant les futures arcades dentaires ;
- Il s’agit de la lame primitive qui se dédouble en lame médiale et lame vestibulaire latérale séparées par le sillon vestibulaire, futur vestibule buccal ;
- A la 7ème semaine, sous l’action d’une 2nd poussée épithéliale, la lame dentaire s’enfonce dans le conjonctif en direction linguale et 20 languettes épithéliales se répartissent en bordure linguale de cette lame dentaire symétriquement sur les deux arcades. Elles s’enfouissent dans le mésenchyme pour former les bourgeons des dents temporaires. Ils seront situés dans des cryptes osseuses elles-mêmes séparées par des septa osseux ;
- A la 12ème semaine, 10 nouvelles languettes s’individualisent au niveau du pédicule des dents temporaires en direction linguale, elles deviendront les germes des dents définitives successionnelles (I, C, PM) ;
- A la 16ème semaine, une ultime poussée à l’extrémité du fer à cheval va former une grappe de 3 bourgeons en direction distale. Il s’agit des bourgeons de la M1 (35ème semaine), de la M2 (8ème mois EU) et la M3 (4-5 ans) ;
- La forme des arcades dentaires est alors ébauchée. La formation des germes dentaires va s’effectuer progressivement (stade de la cupule, de la cloche, du follicule, dentinogenèse, adamantogenèse).
- rétrognathie mandibulaire ;
- béances antérieures et contact postérieur ;
- macroglossie relative ;
- par rapport aux arcades, pas de place pour les germes dans leur crypte ;
- problèmes au niveau I2 : palatoposition et mésiopalatoposition ;
- niveau C : vestibuloposition ;
- Mais, l’importante croissance néo-natale va permettre un bon repositionnement des germes.
1) Denture temporaire : phase 1 à 2 ;
2) Denture mixe : phase 3 à 5 ;
3) Denture
adulte : phase 6 à 10.
- De I (4ème au 12-14ème mois) à V (2.5 à 3 ans) ;
- 1 groupe par semestre ;
- dents mandibulaires généralement plus précoces ;
- need harmonie entre cavité glénoïde et système dentaire ;
- M1 avant C => calage de l'occlusion postérieure ;
- Séquence d'éruption :
o I< 6 mois ;
o II< 7 mois ;
o I> 8 mois ;
o II> 9 mois ;
o M1 12-18 mois ;
o C 18-24 mois ;
o M2 24-36 mois.
- des 20 dents lactéales sur arcade jusqu'à perte d'1 incisive lactéale ou apparition de la M1 ;
- vestibuloclusie maxillaire ;
- clé d'occlusion : la canine maxillaire s'engrène entre M1 et C mandibulaire ;
- chaque dent s'articule avec 2 dents antagonistes sauf I< et V> ;
- Rôle :
o fonction masticatrice ;
o garde la DV ;
o garde espace pour dents définitives.
1.
Plan d'occlusion :
Plat, pas de courbe de compensation et axe dentaire perpendiculaire.
2.
Engrènement antérieur :
Recouvrement et surplomb léger voir bout à bout.
3.
Engrènement postérieur : plan de CHAPMAN
Distal de V :
Droit (76 % des cas) ;
Marche mésial (14 % des cas) préfigure des cl. I ou cl. III ;
Marche distale préfigure des cl. II.
4.
Diastème de BOGUE :
a) précanin maxillaire et postcanin mandibulaire = type I ;
sans diastèmes = type II.
b) puis vers 4-5 ans : diastème inter-incisif cause croissance des BO.
5.
Variation de taille :
a. Largeur inter-canine : 5mm> et 3.5mm< de la naissance à deux ans ;
b. Longueur : 3 mm/an jusqu'à 3 ans (MOOREES).
6.
Incidences cliniques :
a. plan de CHAPMAN : future classe dentaire ;
b. diastèmes : encombrement ;
c. pathologie : alvéolaire, basales dans les 3D.
- perte d'1 lactéale ou apparition de la M1 jusqu'au remplacement total des incisives ;
- 6 à 8 ans;
1)
Evolution de l'occlusion postérieure :
a. Arcade type 1 : modification du plan terminal : cl. I Mlr avec dérive précoce ;
b. Arcade type 2 : dérive mésiale tardive (après perte des V).
2)
Evolution de l'occlusion antérieure canine :
Rapports canins : idem
3)
Evolution de l'occlusion antérieure incisive :
a) éruption linguale < puis pression linguale ;
b) éruption vestibulaire > puis pression labiale ;
c) malgré le manque de place, différents facteurs vont permettre l'alignement des incisives permanentes dont le diamètre excède de 6 à 8 mm maxillaire et 4 à 5 mm à la mandibule :
1. diastèmes inter-temporaires ;
2. largeur inter-canine augmentée ;
3. longueur d'arcade augmentée ;
4. espaces simiens ;
5. évolution vestibulaire des incisives.
4)
Divers
a. forme d'arcade change : elliptique, parabolique.
5)
Incidences cliniques :
a. M1
:
a) participation à la DV ;
b) rapport des 6 pour le diagnostic précoce des dysharmonies postérieures et des mésio-positions.
b. I
:
a) vertical : supraclusion ;
b) sagittal :
1. Encombrement transitoire ou non ;
2. Inversion d'articulé.
- 1, 2, III, IV, V, 6 ;
- durée : +/- 20 mois ;
- 8 à 10 ans;
- Dimensions et forme d'arcade stable sauf longueur peut varier :
o Augmente avec la vestibuloversion 1> ;
o Diminue avec les abrasions proximales ;
o Augmente avec l'évolution de M2 et région tubérositaire.
- ó stade des :
o mainteneurs d'espace ;
o des soins des dents définitives ;
o des traitements interceptifs (endoalvéolies, parafonctions, habitudes nocives, …).
- remplacement des III, IV, V ;
- 10 à 12 ans ;
- ó stade de fin des dents lactéales et arrivée des dents latérales (C et PM) ;
- à +/- 100% : C< avant C> ;
-
Le Lee Way :
o PM1 :
§ A la mandibule : alignement mésiale IV – 84 => laisse l'espace simien pour la canine ;
§ Au maxillaire : alignement distale 14 – IV=> espace simien maxillaire pour C> avec en + le diam. MD + petit de 14.
o PM2 :
§ A la mandibule : alignement mésiale 45 – V => glissement mésial de M1 => Cl. I si plan terminal droit.
o Lee Way : gain de place engendré par le remplacement des IV et V par PM :
·
0.9 au maxillaire ;
·
1.7 à la mandibule.
o Sert la dérive mésiale de M1, sa mésioversion (distoversée à l'origine) ;
o Sert à un encombrement antérieur ;
o BAUME et VAN DER LINDEN : association Lee Way et séquence d'éruption :
§ Si important => séquence peu importante ;
§ Si peu de Lee Way => fonction des séquences => encombrement différent (+/- favorable).
-
en plus :
o stade du "vilain petit canard" : croissance des C> => distoversion des I2> qui se corrige par la suite ;
o encombrement transitoire à la mandibule qui se règle tout seul à l'évolution des PM2 ;
o Lee Way + mouvement physiologique dentaire => réduction d'arcade.
-
Incidences cliniques :
o Appareil d'interception ;
o Appareil fonctionnel ;
o Rééducation.
- statique jusqu'au développement de M2.
- éruption de M2 ;
- M2 et M3 sont inclinés mésialement à la mandibule et distalement au maxillaire ;
- DE COSTER : redressement "à la manière d'une roue en mouvement" en se guidant sur la molaire précédente ;
- Evolution trop rapide => poussée mésialante ;
- Le gain de place se fait par des remaniements basaux > et < (apposition rétro-tubérositaire et résorption modelante du bord antérieur de la branche montante).
- adaptation occlusales :
o usures des faces proximales ;
o dérive physiologique ;
o usures des tables occlusales compensées par l'éruption verticale.
- évolution de M3.
- Les arcades dentaires et leur morphogenèse dépendent des éléments sur lesquels ils se développent et donc des bases osseuses maxillaires et mandibulaires.
- les arcades dentaires appartiennent à l'ensemble crânio-facial et de ce fait les descriptions typologiques relient certaines caractéristiques faciales à des caractéristiques des arcades alvéolaires ;
- Ainsi, une personne ayant une face bréviligne aura une arcade carrée, un longiligne une arcade triangulaire ;
- LAVELLE compare les typologies faciales du dolichocéphale et du brachycéphale, il en conclut que :
o le dolichocéphale à un crâne étroit, une base plate et longue qui entraîne le maxillaire en avant ce qui provoque l'apparition d'une arcade plus longue ;
o alors que le brachycéphale à une arcade plus large.
- BJORK nous renseigne sur le rôle de la typologie verticale sur l'arcade dentaire :
o il montre que la longueur d'arcade va varier en fonction de la rotation faciale et mandibulaire du sujet ;
o en effet, elle provoque une éruption dentaire dans un axe différent et donc une longueur d'arcade modifiée ;
o ainsi, la rotation postérieure va de pair avec des arcades plus courtes.
- L'environnement musculaire qu'il soit en fonction ou au repos agit continuellement sur les arcades dentaires ;
- Les arcades dentaires évoluent au milieu d'un environnement musculaire. Les dents et leurs procès alvéolaires se situent dans une zone labio-jugo-linguale ou les forces musculaires s’équilibrent. C’est : le "couloir dentaire" de CHATEAU, la "zone 0" de DANGY, le "couloir musculaire" de CAUHEPE ;
- Les forces engendrées par ses différents éléments varient avec la croissance et la modification des éléments environnants (posture, …). Ces variations influent sur la position des arcades dentaires ;
- Ainsi au cours de la maturation, on constate une augmentation de la pression labiale et une diminution de la presse linguale ce qui pourrait expliquer en partie la diminution de la longueur d'arcade ;
- Une anomalie de position de la lèvre ou de la langue aura des répercussions :
o lèvre inférieure interposée : surplomb incisif ;
o langue trop antérieure : proalvéolie supérieure ou inférieure ou béance antérieure.
- L'existence d'une macroglossie ou d'une microglossie aura des répercussions sur l’agencement des arcades. Tout comme l'incompétence labiale due à des lèvres courtes ou hypotoniques.
- La respiration buccale s’associe à :
o une posture linguale basse ;
o une extension de la tête sur le rachis qui influence a son tour la position mandibulaire et étire les tissus mous.
- ce qui entraîne :
o Pour DELAIRE, une chute de pression intra-sinusale avec un hypodéveloppement du sinus ayant pour conséquence une atrophie maxillaire ;
o un
hypodéveloppement des arcades surtout dans le sens transversal.
-
Lorsqu’elle est physiologique :
o la poussée linguale est supérieure à la pression labiale et jugale ;
o elle est, pour CAUHEPE, la fonction qui agit le plus sur l'arcade dentaire, mais une anomalie de cette fonction n'entraîne pas toujours une anomalie orthodontique.
-
A l’inverse, la déglutition atypique :
o provoque une interposition linguale antérieure, latérale ou généralisée et donc un déséquilibre du couloir neuro-musculaire ;
o elle peut donc s’associer à une proalvéolie, une supraclusion, une béance antérieure, une infraclusion postérieure ; …
- Cette parafonction perturbe l'équilibre dynamique vertical et sagittal responsable de l'occlusion incisive ;
- Elle peut entraîner également des répercussions transversales par modification des postures et des fonctions linguales.
- La posture générale de l'individu, celle de la tête, de la mandibule, de la langue, le rôle de la pesanteur peuvent être des facteurs influençant la morphogenèse des arcades dentaires ;
-
en effet ils influencent les pressions musculaires
antagonistes crânio-faciales et donc ont des répercussions locales au niveau
alvéolo-dentaire.
- Elle engendre des forces verticales importantes mais brèves. Aussi son influence reste encore mal déterminée ;
-
En général, des forces musculaires importantes sont
associées à des sujets hypertoniques ce qui retentit sur le couloir
neuro-musculaire.
- Son rôle dans les désordres alvéolaires est controversé ;
- Une anomalie dans la position des points d'appui d'articulation est le plus souvent associée à une autre dysfonction.
- Elles permettent d'important rattrapage occlusaux ;
- Selon la typologie, la malocclusion et si l’environnement musculaire le permet, elles peuvent permettre de revenir à une situation qui n'est plus forcément pathologique : leur expression dans les cl. II ou III peut entraîner un rapport inter-incisif quasi-normal.
- Leur absence, leur surnombre, peuvent interférer avec un déroulement normal de la morphogenèse des arcades dentaires ;
-
Un dysfonctionnement des phénomènes d’éruption et de
rhizalyse dentaires peut influencer la mophogenèse des arcades dentaires.
- L’hérédité détermine la forme et le volume des dents ;
- Elle détermine aussi la forme de l'arcade au stade pré-fonctionnel et a une importance non négligeable dans la forme d'arcade quand le rôle modelant des fonctions ou les processus d’adaptation n’ont pas atteint leur niveau ultime ;
- La situation des BO et le comportement neuro-musculaire dépens également en partie de facteurs génétiques.
- Selon les races, la disparité morphologique est importante (ex : les mélanodermes ont des arcades plus larges).
- Les filles ont des arcades en générale plus courte et moins large.
- L'arcade dentaire est un organe dont la mutation est totale ;
- Sa morphogenèse fait appel à de nombreux processus et les facteurs qui modèlent les arcades dentaires sont variés ;
- Il est nécessaire de prendre en compte ces divers éléments afin de comprendre l'ensemble du phénomène, de pouvoir évaluer l'évolution des arcades dentaires et ainsi de situer au mieux dans le temps l'intervention interceptive, orthopédique ou orthodontique nécessaire ;
- De plus, l'intérêt est de rechercher une forme d'arcade idéale donc une occlusion idéale en fin de traitement, afin d'obtenir une stabilité de traitement ;
- L'étude de la morphogenèse des arcades dentaires est un système de référence mais l’individualisation reste nécessaire devant sa complexité ;
- "La solution de problèmes cliniques ne repose pas dans le perfectionnement des appareils, mais bien plus dans une meilleure compréhension de la croissance cranio-faciale et de ses conséquences cliniques" (MOORE).