LES FACTEURS DE CROISSANCE
II.1.3 Les
limites de la croissance osseuse
II.2.1 Courbe
de croissance staturale (BJORK)
II.2.2 Courbe
comparative staturale, condylienne, suturale
II.3 Les
facteurs de croissance
II.3.1 Classification
de VAN LINBORGH (70, 83)
II.3.2 Classification
de BASSIGNY
III.2 Les
facteurs endocriniens
III.3 Les
facteurs nutritionnels
III.4 Les
facteurs socio-économiques
IV.1 Les
facteurs de croissance agissant localement
IV.2 L’influence
des fonctions
IV.3 Le
rapport périoste / muscles
V.1 Pour
le diagnostic, le pronostic, la prévision de croissance
V.2 Dans
l'établissement du plan de traitement
-
L'ODF est une discipline pédiatrique et nécessite à ce
titre une connaissance approfondie de la croissance de l'enfant et des facteurs
qui la régissent.
- Croissance = développement progressif d'un organisme où d'un organe, de la naissance jusqu'à la taille adulte. La croissance somatique ó à l'augmentation de la taille et du nombre de cellules ;
- Maturation = processus de différenciation des tissus grâce auquel un organe devient apte à remplir sa fonction ;
- certains auteurs distinguent la croissance, le développement et la maturation :
- SASSOUNI : il rattache la croissance à toute variation de dimensions physiques de forme et de position d’une structure alors qu’il ne décrit le développement que comme l’augmentation de la complexité d’une fonction ;
-
PHILIPPE
et CHOQUIN :
croissance = le développement progressif d’un organisme ou d’un organe
particulier, mesurable essentiellement par la taille et le poids alors que la
maturation serait le processus de différenciation des tissus selon lequel un
organe devient pleinement apte à remplir ses fonctions. Ainsi la notion de
croissance est quantitative et celle de la maturation est qualitative ;
- Elle correspond à l'ossification primaire ;
- Cartilage, os, périoste qui constituent le squelette, dérivent du mésoblaste, à l’origine de tous les tissus de soutien de l’organisme ;
- L’ossification primaire se produit au sein du tissu mésenchymateux ayant préalablement subi une condensation génératrice de scléroblastème. La transition scléroblastème – os peut se faire selon 3 modes qui sont très intriqués dans le temps : ossification membraneuse, de substitution et mixte :
1) Os
de membrane : l’os y apparaît directement dans le tissu conjonctif
selon l’enchaînement suivant :
a. cellules mésenchymateuses > (différenciation) > ostéoclastes > (sécrétion) > matrice osteoïde > (calcification et apposition osseuse d’origine périostée) > os de membrane ;
b. c’est le cas de la majorité des os de la voûte crânienne et de la face.
2) Os
de substitution :
a. Le scléroblastème donne naissance à une ébauche cartilagineuse, envahie secondairement par un réseau vasculaire chondrolytique qui y dépose des éléments minéraux nécessaires à l’ostéogenèse. C’est le cas des os du squelette axial, des membres et de la base du crâne ;
3) Os
d’origine mixte :
a. A partir de centres cartilagineux formés secondairement dans le tissu conjonctif ;
b. C’est le cas de la clavicule et de la mandibule ;
c. Dans le cas de la mandibule, il apparaît vers le 3ème mois IU, des centres cartilagineux au niveau du condyle, du coronné, de l’angle et de la symphyse : seul le cartilage condylien va persister toute la vie.
- Quelque soit le type d’ossification primaire, l’os va être remodelé par un processus appelé ossification secondaire associant à la fois :
- une apposition osseuse par des ostéoblastes ;
- une chondrolyse ou ostéolyse (purement chimique) ;
- chondroclasie ou ostéoclasie (processus complexe cellulaire).
- les phénomènes appositionnels ont été expliqués par la théorie "piézo-électrique" de BASSET selon laquelle, une contrainte (tension, pression) appliqué aux cristaux d’hydroxy-apatite modifie leur structure moléculaire et génère des charges électriques à la surface des os. L’apposition osseuse correspondrait à la génération de charges positives alors que la résorption résulterait de celles négatives.
- Mais, des réserves concernant l’exactitude de cette théorie ont été émises, ainsi la transformation de contraintes mécaniques en effet biochimiques a été rattachée à des changements vasculaires.
- Elles sont constituées par les lignes de séparation des pièces osseuses. On distingue :
- les syndesmoses : bandes de mésenchyme comportant 2 couches externes où ont lieu des phénomènes d’apposition osseuse ;
- les synchondroses : bandes de cartilage d’épaisseur décroissante lors de la croissance osseuse (par substitution de cartilages par des os). Elles se produisent une fois que les surfaces articulaires recouvertes de cartilage se touchent.
à Période infantile (0 à 2.5-3 ans) : croissance rapide bien que le taux de croissance s'effondre ;
à Période juvénile ou grande enfance (10-13 ans) : croissance régulière, taux de croissance faible et minimum prépubertaire ;
à Adolescence (12-15 ans) : accélération importante jusqu'au pic ;
à Dernière étape : maturation sexuelle (16-18 ans) : caractères sexuels secondaires puis arrêt de la croissance.
-
La croissance maxillaire, mandibulaire, … suit
sensiblement les mêmes taux de croissance que la staturale.
1. Facteurs génétiques intrinsèques ;
2. Facteurs épigénétiques locaux ou généraux ;
3. Facteurs environnementaux locaux ou généraux.
1. Facteurs généraux :
· Intrinsèques : génétiques, endocriniens ;
· Extrinsèques : nutritionnels, socio-économiques, affectifs.
2. Facteurs locaux :
· Induction ;
· Influence des fonctions ;
· Rapport périoste / muscles.
Ces classifications mettent en évidence que la morphologie cranio-faciale est le résultat de l'interaction entre génotype, hérédité et environnement, milieu.
- Il existe un contrôle génétique de la quantité et du rythme de croissance. Toutefois, il semble que les facteurs génétiques influencent d’avantage la forme du squelette cartilagineux que celle des os membraneux ;
- L'héritabilité des formes faciales est très forte ;
- La taille finale d'un individu est inscrite dans le patrimoine génétique et serait la même si les conditions étaient idéales (nutrition, affectif, …) ;
- Les FGI s'expriment dans la cellule et lui donne sa spécificité et ses potentialités ;
- Ces gènes "architectes" ont le contrôle de 3 niveaux de développement :
1) acquisition des polarités ;
2) segmentation et sous-segmentation ;
3) organisation architecturale dans chaque segment.
- Ces 3 niveaux ó à des systèmes génétiques indépendants qui agissent successivement dans un ordre hiérarchique. Chaque génération de gènes code pour des protéines régulatrices qui agissent sur l'expression des gènes de génération suivante ;
- Chez la drosophile :
1) Gènes de polarité (Nanos, Bicoide) ;
2) Gènes de segmentation (Gap, PAIR RULE I et II) ;
3) Gènes sélecteurs homéotiques (chez l'homme : gènes Hox et Pax).
- La segmentation existe à tous les niveaux, pour tous les feuillets.
-
Ils agissent par voie :
1) endocrine (sang) ;
2) paracrine (à proximité sur des cellules hétérologues) ;
3) autocrine (à proximité sur des cellules autologue).
-
ó GH, STH et somatomédine, BMP, FGF, TH, T3,
glucocorticoïdes, oestrogènes, androgènes, insuline.
-
Alimentation, iode, ensoleillement, oxygène, …
-
Taille et poids > dans les milieux urbains, aisés, …
- Des carences de l'amour parental peut => retard de croissance (répercussion sur la prise alimentaire, développement intellectuel, …
- Ils peuvent affecter les fonctions oro-faciales.
- C'est l'induction. Ex : différenciation du cartilage de Meckel.
-
Il existe :
1) les fonctions de nutrition (ventilation, déglutition, succion, mastication) ;
2) les fonctions de relation (phonation, mimique).
- Il existe :
1) les fonctions permanentes (ventilation, posture) ;
2) les fonctions intermittentes (déglutition, mastication, phonation).
- La hiérarchie fonctionnelle (ROMETTE) :
1) avant la naissance : déglutition ;
2) après la naissance : ventilation.
- La théorie des effecteurs communs : les centres nerveux des fonctions sont bien différenciés mais les unités effectrices peuvent être les mêmes.
-
1ère fonction vitale, 1ère dans
la hiérarchie. Rôle à 2 niveaux :
1) le flux aérien lui-même : la résistance à l'écoulement génère une expansion volumétrique ;
2) la contrainte respiratoire de TALMANT : le massif hyo-lingual se tient à distance du mur pharyngé postérieur (notamment par ses insertions mandibulaires).
- Il existe un équilibre entre les forces nucales postérieures et les forces ventrales => la posture linguale, mandibulaire, cranio-rachidienne sont sous dépendance de la ventilation.
- Associée à la succion (1ère fonction fœtale), rôle dans la croissance condylienne et la fermeture du palais ;
- Associé à la mastication : rôle dans le développement de la musculature masticatrice, rôle de l'occlusion dentaire dans la croissance faciale.
- Sous dépendance de la ventilation. Pour certains, rôle plus important que la fonction ;
- SOLOW et TALLGREEN associe la posture cranio-rachidienne, mandibulaire et le type de croissance.
-
Il existe 2 types de tissus musculaires :
1) lisse (surtout viscéral, réflexe) ;
2) strié (sous dépendance d'un nerf moteur).
- Il existe 2 types de contraction :
1) isométrique (tonus postural) ;
2) isotonique (raccourcissement par contraction musculaire) ;
- Il existe 2 états :
1) de repos (tonus musculaire isométrique) ;
2) de fonction (tonus musculaire isotonique).
- Le périoste est une enveloppe conjonctive recouvrant la surface des os et dont la couche superficielle est fibreuse et la couche profonde est ostéogénique ;
- Rôle de 1er plan dans le remodelage. C'est là qu'on lieu les phénomènes d'apposition - résorption de ENLOW.
-
Tous ces facteurs de croissance "normale"
sont à connaître et à prendre en compte dans une démarche pédiatrique.
-
Connaître l'état de santé général pour suspecter des
anomalies et des retards de croissance, de maturation dentaire et squelettique,
pour l'établissement du diagnostic étiopathogénique et du pronostic ;
- à Soit d'anomalie génétique ou chromosomique (petite taille, retard d'éruption) ;
- à Soit de pathologie endocriniennes (puberté précoce, arrêt de croissance) ;
- à Soit carences nutritionnelles et/ou affectives ;
- à Soit troubles de la statique, de la tonicité et du fonctionnement musculaire (scoliose, hyperlordose, …) ;
- à Soit troubles fonctionnels (ventilation, déglutition, para-fonctions, …).
- Tout ça permet d'évaluer la difficulté du traitement.
- Dans l'autre sens, un retard de croissance, … observés peut faire penser à une anomalie génétique, …
-
Permet de définir :
1) le moment et la chronologie de traitement ;
2) adresser les patients à des spécialités (endocrino, …) ;
3) choisir le type et le moyen thérapeutique.
- Ces classifications des facteurs de croissance sont explicites mais artificielles car chacun de ces facteurs (comme la fonction) est lui-même le résultat de l'interaction entre "inné et acquis", hérédité et environnement ;
-
L'orthopédiste dento-facial doit les prendre en compte
s'il veut établir un diagnostic étiopathogénique pertinent et conduire un
traitement approprié et efficace, sans oublier son rôle dans le dépistage et la
prévention des maladies générales de l'enfant.