LES COMPENSATIONS DENTO-ALVEOLAIRES
II.2 L'équilibre
neuro-musculaire
II.3 Indépendance
entre croissance maxillaire et mandibulaire
III. Compensations
dento-alvéolaires physiologiques
III.2 A
la croissance des bases
IV. Compensations
dento-alvéolaires et dysmorphoses
V. Compensations
dento-alvéolaires thérapeutiques
V.1 Thérapeutique
fonctionnelle
V.2 Thérapeutique
orthopédique
V.3 Thérapeutique
orthodontique
V.3.2 Traitement
en denture permanente
V.4 Traitement
ortho-chirurgical
- Ils correspondent au phénomène selon lequel les arcades dentaires et les PA correspondants ont une morphologie adaptée au rapport des BO pour conserver les dents en occlusion pendant la croissance ;
- C’est un phénomène de rattrapage entre la croissance maxillaire et mandibulaire.
- Elle peut être :
1) Physiologique (éruption, formation forme d'arcade, croissance BO, formation du PO) ;
2) Pathologique ;
3) Thérapeutique.
1. TOMES : "Les PO naissent, vivent et meurent avec les dents".
2. O'MEYER : travaux sur la dépendance dents – PA :
a. Diminution de hauteur des PA à la chute des lactéales (+/- 3mm) puis augmentation à l'apparition des permanentes ;
b. Croissance verticale des PA surtout entre 6 et 11 ans ;
c. Maxillaire : croissance 2x + importante en postérieure ;
d. Mandibule : moins forte qu'au maxillaire et + importante en antérieure ;
e. => fermeture du PO.
3. MOSS : les dents constituent la matrice fonctionnelle des PA. Toute modification de forme et d’emplacement de ceux-ci ne faisant que répondre aux stimuli des organes dentaires.
- ó fonctions, parafonctions, postures habituelles ;
- Rôle morphogénétique de la musculature sur les arcades dentaires ;
1. DANGY : "zone O" ;
2. CAUHEPE :
a. S'il existe un équilibre neuro-musculaire normal :
i. => peut compenser une dysmorphose ;
b. S'il existe un équilibre neuro-musculaire anormal :
i. => la direction de croissance des PA sera déterminée par la résultante des déséquilibres en présence.
3. TULLEY :
a. Sur des BO normales, l'occlusion est normale si l'équilibre neuro-musculaire est normal ;
b. Si déséquilibre neuro-musculaire => peut entraîner une malocclusion ;
c. Si BO anormale + équilibre neuro-musculaire anormal => pronostic assombrit ++.
4. MAIS
:
a. Anomalies
de praxies => pas toujours des dysmorphoses ;
b. Malocclusions
ne s'associent pas toujours à des anomalies de praxies.
- Pour PHILIPPE, HARVOLD, il existe une indépendance de croissance des bases osseuses maxillaire et mandibulaire ;
- Pour BJORK, le maxillaire peut faire une rotation antérieure alors que la mandibule fait une rotation postérieure ;
- Pour COBEN, l’indépendance s’explique par le fait que :
o L’arcade supérieure est portée en avant par la croissance du maxillaire ;
o L’arcade
inférieure est portée en bas et en avant par la croissance de la mandibule.
- Pour ENLOW, l'indépendance des bases = existence de :
o 1 champ sphéno-éthmoïdal => maxillaire vers l'avant ;
o 1 champ sphéno-occipital => mandibule vers le bas et l'arrière à cause de la jonction temporal - glénoïde ;
o => croissance divergente => si pas de compensations : perte d'occlusion.
-
Paradoxalement, une arcade dentaire présentant des
compensations dento-alvéolaires est en équilibre !
- Inclinaison linguale des Mlr mandibulaire et inclinaison vestibulaire des Mlr maxillaire => rattrape le déficit transversal du maxillaire / mandibule.
-
Sagittal :
o I< : position linguale puis poussée linguale ;
o I> : position vestibulaire puis poussée labiale.
-
Vertical :
o Egression jusqu'au contact inter-incisif définissant un surplomb et un recouvrement correct et fonctionnel.
-
Sagittal :
1) gestion des espaces simiens ;
2) le Lee Way ;
3) les forces de dérive mésiale ;
4) l'encombrement ;
5) la
chronologie d'éruption.
-
Transversal :
o fonction de l'équilibre neuro-musculaire puis des contacts occlusaux et pans cuspidiens pour l'ajustement final.
-
Vertical :
o l'activité posturale des muscles masticateurs est un déterminant essentiel ;
o l'espace libre d'innoclusion souvent représenté comme une sorte de "mur invisible".
1. Croissance des bases maxillaire et mandibulaire indépendante car origine et développement différents ;
2. GASPARD : mais une certaine interdépendance et des "rapports de convenance" lors de leur mise en fonction. PA : rôle de rattrapage entre croissance maxillaire et croissance mandibulaire ;
3. CHARRON : leur rôle compensateur limite les malocclusions qui seraient beaucoup plus importante si les dents suivaient strictement leur BO ;
4. TULLEY et CAUHEPE : Les PA ont toujours tendance à s'incliner de façon à compenser tout au moins partiellement les anomalies squelettiques, à condition que l'équilibre neuro-musculaire soit physiologique ;
5. O'MEYER et DELAIRE : Les PA n'ont qu'un rôle compensateur à la croissance verticale de la face ;
6. BJORK : adaptation à la typologie en fonction des différentes rotations des BO.
7. SICHER et SASSOUNI : la croissance alvéolaire est tributaire de l’allongement du ramus qui crée un espace suffisant ;
8. BJORK et SOLOW : les PA sont des zones tampons.
- Les compensations ne s'orientent pas toujours à minimiser les malocclusions et ils peuvent à eux seuls justifier ou venir compliquer une dysmorphose basale ;
- Cette "non compensation" s'explique parce que :
o le contexte neuro-musculaire est perturbé ;
o la dysmorphose des BO est trop importante.
ð les capacités d'adaptation des PA sont alors débordées ;
- Ex : dans le sens vertical : une grande divergence des plans mandibulaire et bi-spinal n'entraîne pas automatiquement une béance incisive.
-
SLAVICEK
: rejeter l'uniformisation des objectifs de traitement pour la stabilité
occlusale. Des variations ++ / normalité peut ó à une fonction
dentaire parfaite et stable.
- Elle modifie le comportement neuro-musculaire par changement de son environnement et non par déplacement dentaire ;
- => croissance des PA différente et établissement d'une occlusion correcte ;
- CAUHEPE : recréer une fonction musculaire adéquate qui peut à elle seule rétablir l'équilibre occlusal et ceci le plus tôt possible pour espérer une normalisation spontanée de l'occlusion.
-
Une modification des rapports des BO peut => une
adaptation des BO.
-
BJORK
: extraction pilotée dans les types de croissance défavorable peut aggraver la
situation et perturber le schéma de croissance.
- En fin de croissance, l'orthodontie a pour objectif l'amélioration :
o de la position des dents ;
o de la forme des arcades ;
o des rapports inter-arcades ;
o des pro- rétro- exo- infra- et supra-alvéolies…
o … en ne faisant que des compensations alvéolaires.
- Cependant, il existe certaines limites :
o
limites diagnostics :
§ sur que dysmorphose alvéolaire et non basale (diagnostic différentiel avec endognathies et endoalvéolies) ;
§ sinon chirurgie.
o
limites parodontales :
§ ne pas créer de dénudations, déhiscences ou fenestrations.
o
limites neuro-musculaires :
§ TULLEY pense qu'il existe une réadaptation fonctionnelle mais différentes études sur la récidive montrent qu'il faut respecter :
· Le diamètre inter-canin ;
· La forme d'arcade ;
· Minimiser l'expansion mécanique ;
· Minimiser la vestibuloversion incisives.
o
limites esthétiques.
- Chirurgie si dysmorphose basale assez importante pour ne pas permettre une occlusion correcte dans un contexte neuro-musculaire équilibré par simple compensation dento-alvéolaire ;
- => traitement ODF pré-chirurgical de compensation qui peut aggraver la malocclusion en phase pré-chirurgicale.
- L'os alvéolaire existe pour et par les dents ;
- Ceci lui donne une relative indépendance vis-à-vis des BO, dont il compense les déplacements pour préserver les rapports inter-dentaires et donc l'avenir de la denture ;
- Cette compensation peut affecter la forme spatiale des arcades ou créer des encombrements dentaires ;
- Il existe de nombreuses possibilités de compensations, +/- associés, d'où la multiplicité des formes cliniques d'un déséquilibre structural, pour un même schéma de croissance ;
-
Il s'agira en tant qu'orthodontiste, de prendre en
compte ces phénomènes de compensation tant au niveau diagnostic que
thérapeutique, afin, selon les cas, de les provoquer, de les contrôler ou de les supprimer pour
obtenir une occlusion stable dans un contexte neuro-musculaire équilibré.